Un film de Jacques Epaud
Sélectionné au "festival du film
d'art et pédagogique"
UNESCO 2002
En 1961, il fait sa première fugue pour « voir Paris ». Le dénuement extrême dans lequel il vit ne brisera pas la volonté qui la mené jusquici. Il veut rester à Paris, et pour vivre, tous les « petits boulots » sont une aubaine.
Un jour la chance lui sourit : Il est engagé comme apprenti chez "Karcher", un atelier de lithographie réputé . Il observe beaucoup, on lapprécie, et peu à peu on linitie aux encres, au zinc et à la pierre lithographique. Sa main de vient plus sûre, il peut, il veut, être un Artiste. Il travaille à Montmartre et croque à la « sauvette » les portraits des touristes.
Il quitte le folklore de la place du Tertre et descend vers les grands boulevards. Il rôde à Montparnasse, dans le quartier St Michel et St germain des près. Cest lapogée de la «Coupole» et des «Deux Magots», Sartre, Gréco, Genêt,etc.. Il ne connaîtra ni ne verra jamais ces icônes du moment.
Il s'aventure du coté de la « Grande Chaumière »et fait des rencontres déterminantes. Aux vieux peintres, il propose ses services dassistant quil troque contre des leçons. Pour la première fois de sa vie il visite le Louvres, et apparaissent enfin devant ses yeux, tous les chef-dœuvres qui lavaient fasciné dans ses livres décolier: Chardin, Raphaël, Léonard, Vélasquez, Rembrandt.
En 1970 il quitte Paris, pour le marais Poitevin ou il installe son atelier dans une vielle bâtisse quil a pu acquérir. Il travaille avec acharnement sur le motif, se souvenant des principes chers aux impressionnistes quil avait admiré au musée dOrsay. Mais très vite son expérience impressionniste savère à ses yeux un processus puisant ses raisons dans lémotion contemplative et la sensibilité de la touche immédiate.
Il veut aller ailleurs, trouver un autre univers, dautres paysages et dautres visages. Il va chercher et trouver du coté de linconscient lenfant intact qui sommeille, cet «autre» qui nous habite et que lon peut atteindre par les moyens dune écriture expressionniste. «Le principal combat dit- il, est de parvenir à lidée que notre cerveau nexiste pas pendant la conception du tableau, et que contrairement aux idées reçues,lArtiste nest jamais maître de son œuvre». Ainsi, comme un archéologue il mettra à jour la présence dune sorte «dAntimémoire» omniprésente dans son œuvre : La révélation dun Orient originel, épousant lOccident de sa culture.
Peu lui importe la question de la figuration ou de labstraction. Taleb est un véritable autodidacte, au sens noble du terme, il sest construit lui-même,à force de travail et dabnégation. La puissance et lauthenticité de son œuvre sont indéniable et les amateurs dArt qui lont bien compris, ont forcé ses pairs à leur tour à le reconnaître. Aujourdhui, tant en France quà létranger, ses œuvres sont présentes chez de nombreux collectionneurs et galeries dArt.